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Le temps retrouvé

De nombreuses années se sont écoulées et le narrateur, malade, a passé de longs séjours en province pour se soigner. La guerre a éclaté et, lors d’un retour dans la capitale, le narrateur constate que ni l’élégance, ni le luxe, ni la recherche du plaisir n’ont perdu leurs droits. Mmes Verdurin et Bontemps règnent sur les deux salons les plus courus de Paris, entre autres par la haute aristocratie du faubourg Saint-Germain. Dans l’ensemble, les gens se montrent patriotes, excepté Charlus qui ne cache pas sa sympathie pour l’ennemi. En vieillissant, il se livre à des expériences sadomasochistes dans un hôtel de passe qu’il a acheté et dont il a confié la gérance à Jupien. Prenant conscience que sa maladie l’empêchera de réaliser une œuvre littéraire, le narrateur se désespère. Lors d’une soirée chez le prince de Guermantes. il a l’impression d’assister à un bal costumé, tant les anciennes connaissances qu’il y retrouve ont vieilli, paraissant déguisées. Cependant, trois incidents mineurs déclenchent en lui un effort de mémoire qui va ranimer des souvenirs lointains. Ces réminiscences mettent en évidence l’intérêt de ces introspections pour préserver de l’oubli certains événements du passé. Il décide alors d’orienter son travail dans ce sens pour faire aboutir son projet d’écriture. Victime d’une légère attaque cérébrale, il craint de de ne plus avoir assez de temps pour concrétiser son rêve.

D’après David Richardson

Le narrateur séjourne à Tansonville, chez Gilberte qui se plaint d’être abandonnée et trompée par son mari Robert de Saint-Loup. Sachant que sa femme apprécie la présence du narrateur, Saint-Loup approuve cette visite, tout en faisant preuve d’une certaine désinvolture, alors que les deux hommes sont des amis intimes. Robert aime Gilberte. mais ne cesse de lui mentir maladroitement. Au courant de l’ancienne liaison de son mari avec Rachel. Gilberte s’inspire des photos de la jeune femme pour se farder et s’habiller, dans l’espoir de le reconquérir.

Le narrateur doit se rendre dans une maison de santé loin de Paris. Le dernier soir de son séjour à Tansonville, il lit dans le journal des Goncourt la relation d’une soirée donnée chez les Verdurin. On apprend que M. Verdurin est un ancien critique de La Revue, que Mme Verdurin se vante d’avoir été celle qui a « fait » Elstir (appelé à l’époque Tiche ) jusqu’à lui enseigner son art, s’attribuant les idées qui ont amené le peintre à la création de ses tableaux les plus célèbres. Le narrateur, qui connaît bien les habitués du salon des Verdurin. est surpris de la description très idéalisée qu’en font les Goncourt .

A son retour à Paris, il découvre que la mode a beaucoup évolué. Bien que le pays soit en guerre, l’élégance n’a pas perdu ses droits, ni la recherche du plaisir. Malgré tous les efforts déployés par Mme de Saint Euverte. son salon n’atteint pas, et de loin, le succès et la gloire que connaissent les salons des deux reines de Paris, Mmes Verdurin et Bontemps. Les temps ont bien changé et les aristocrates du faubourg Saint-Germain fréquentent désormais volontiers le salon des Verdurin où, malgré les restrictions dues à la guerre, les réceptions sont d’un luxe inouï.

Le narrateur s’étonne du manque d’objectivité des journaux dans leur description de la guerre. Les Allemands approchent de Paris et Gilberte part se réfugier à Tansonville avec sa fille, mais elle veut faire croire qu’elle est allée là-bas pour sauver le château. Les Allemands y arrivent deux jours plus tard et elle doit héberger leur état-major. Saint-Loup. qui a réintégré l’armée, envoie au narrateur de très belles lettres du front.

La brouille entre Charlus et Mme Verdurin va en s’aggravant. La situation de Charlus a changé, ses goûts pour la gent masculine sont désormais connus de tous. Faute d’hommes à Paris du fait de la guerre, il s’intéresse aux jeunes garçons et cesse de fréquenter les gens qu’il voyait habituellement et qui, d’ailleurs, ne recherchent plus sa compagnie. Rancunière, Mme Verdurin. ne cesse de dire du mal de lui et répand dans les salons qu’il serait prussien, voire un espion à la solde des Allemands. Morel. qui voue à Charlus une haine totale, participe à cette réputation. Mme Verdurin fait jouer ses relations pour que Morel puisse rester embusqué à Paris. Celui-ci vit depuis deux ans avec une femme dont il est très épris et qui a su lui imposer une fidélité absolue.

Dans l’ensemble, les parisiens se révèlent patriotes. M. de Cambremer. bien qu’âgé, travaille dans un état-major près du front, le duc de Guermantes se montre très anglophile, de même qu’Odette qui ne cesse de débiter des lieux communs sur la guerre, Brichot. lui, affiche ses idées militaristes. En revanche, Charlus nourrit une évidente sympathie pour l’ennemi et, sans aller jusqu’à souhaiter la défaite de la France, il espère que l’Allemagne ne sera pas écrasée. Pleutre, fanfaron et jaloux, Bloch critique violemment les gens de l’aristocratie.

Le cercle des habitués s’est considérablement élargi dans le salon des Verdurin et, de ce fait, les fidèles membres fondateurs comme Brichot ont perdu de leur intérêt. Depuis le début de la guerre, l’universitaire écrit dans la presse des articles dont le succès lui vaut une gloire soudaine qui indispose Mme Verdurin. Celle-ci espace les invitations de Brichot, afin de lui éviter la rencontre de nouvelles personnes qui pourraient accroître sa renommée.

Un soir, à Paris, le narrateur rencontre par hasard Charlus suivant deux zouaves. Charlus lui parle de Morel dont il est séparé depuis plus de deux ans, à la suite d’une brouille dont, sans se l’avouer, il souffre beaucoup. Au terme de sa longue promenade nocturne, le narrateur quitte Charlus et, assoiffé, entre dans le seul hôtel éclairé qu’il aperçoit et d’où il voit sortir discrètement un militaire, en qui il croit reconnaître Saint–Loup. Puis, il découvre dans une chambre, Charlus. enchaîné sur un lit et en train de se faire fouetter par un homme l’abreuvant d’injures. Acheté par Charlus. cet hôtel est tenu par Jupien. Le Baron ne se plaît plus qu’avec les gens du peuple, il aime côtoyer le monde du vice qui d’ailleurs l’exploite en lui soutirant le plus d’argent possible.

Le narrateur apprend la mort de son ami Saint-Loup qui a eu au front une fin glorieuse. Il en a beaucoup de chagrin et observe avec étonnement que la duchesse de Guermantes. réputée femme sans cœur, est elle aussi très affectée par ce décès.

Le narrateur va passer Ă  nouveau plusieurs annĂ©es dans une maison de santĂ©, mais sans grands rĂ©sultats. Il rentre Ă  Paris, d’autant plus dĂ©sespĂ©rĂ© qu’il est conscient de ne rien avoir d’un artiste ou d’un poète et qu’il ne rĂ©alisera jamais son rĂŞve d’écrire. MalgrĂ© sa longue absence de Paris, il continue de recevoir de nombreuses invitations auxquelles il dĂ©cide de se rendre. ConviĂ© Ă  une matinĂ©e chez le prince de Guermantes. il retrouve ses anciennes connaissances après bien des annĂ©es. En se rendant Ă  cette invitation, il a marchĂ© sur un pavĂ© posĂ© de guingois et, lorsqu’à partir de cette aspĂ©ritĂ©, ses pensĂ©es le ramènent aux dalles inĂ©gales d’un baptistère Ă  Venise, il ressent un bonheur intense. Peu après, quand un domestique cogne une cuillère contre une assiette, il croit entendre le bruit du marteau sur une roue d’un wagon du petit train arrĂŞtĂ© dans une clairière près de Balbec. Un peu plus tard, en s’essuyant la bouche, il trouve Ă  sa serviette la mĂŞme raideur que la serviette de bain avec laquelle il avait eu tant de peine Ă  se sĂ©cher devant la fenĂŞtre de sa chambre d’hĂ´tel, le premier jour de son arrivĂ©e Ă  Balbec. Ces trois signes successifs le tirent de son dĂ©couragement, le rendant soudain impatient d’entreprendre une Ĺ“uvre littĂ©raire, mĂŞme s’il est conscient des difficultĂ©s Ă  venir. Pour ne pas dĂ©ranger le bon dĂ©roulement du concert qui a dĂ©jĂ  commencĂ©, on le fait attendre dans un petit salon oĂą il se livre Ă  de profondes rĂ©flexions sur l’art, l’écriture, la recherche du passĂ©, le temps perdu.

Le morceau de musique terminé, on vient le chercher et il se trouve mêlé à une fête bien étrange. tous les invités sont déguisés, avec des têtes poudrées, des barbes et des moustaches blanchies, des visages ridés. Le narrateur est ébahi par la qualité du travestissement, sous lesquels il reconnaît avec étonnement certaines personnes. Il lui faut plusieurs instants pour comprendre que, mieux que le plus habile des maquilleurs, c’est le temps qui a changé ainsi les invités et que, malheureusement, à la fin de la fête, un débarbouillage ne leur permettra pas de récupérer leur aspect d’antan. Ainsi, une sèche et maigre jeune fille s’est transformée en une vaste et indulgente douairière. Mais le narrateur prend conscience soudainement que le temps qui a passé pour les autres a également passé pour lui. la duchesse de Guermantes l’interpelle avec ces mots « mon plus vieil ami », un jeune homme l’aborde « vous qui êtes un vieux Parisien… ». Certains des invités ressemblent à des jeunes de dix-huit ans, extrêmement fanés et ayant perdu tous leurs défauts alors que jadis ils étaient insupportables, d’autres semblent marmonner la prière des agonisants. Comment retrouver dans cette lourde dame marchant pesamment, la blonde valseuse qu’il a connue autrefois. Certains paraissent ne pas avoir vieilli, sauf lorsqu’on s’approche, découvrant alors toutes les imperfections de leur visage. Seule, Odette de Forcheville semble ne pas avoir changé, avec son visage comme injecté de paraffine, elle a l’air d’une « cocotte à jamais naturalisée ». Elle a gardé la même voix, mais plus triste, comme celle des morts dans l’Odyssée. Le narrateur a de la peine à reconnaître son ami de jeunesse Bloch. qui se fait désormais appeler Jacques du Rozier .

Le prince de Guermantes. veuf et ruiné par la guerre s’est remarié avec Mme Verdurin qui est devenue ainsi la nouvelle princesse de Guermantes. le rêve le plus fou qu’elle ait jamais imaginé. Lors de son veuvage, elle avait épousé le duc de Duras. cousin ruiné du prince de Guermantes. mort deux ans après le mariage.

Le narrateur est surpris que certains jeunes de la nouvelle génération semblent tenir la duchesse de Guermantes pour peu de chose alors que, pour d’autres personnes plus âgées, avoir Oriane chez soi, fût-ce pour une petite heure, représente un grand honneur.

Une grosse dame salue le narrateur qui a de la peine à la reconnaître. C’est Gilberte. qui n’apprécie guère de se retrouver la nièce de Mme Verdurin. Ils parlent longuement de Saint-Loup pour qui Gilberte a conservé beaucoup de respect, mais à vrai dire elle semble parler davantage de l’ancien ami du narrateur que de son mari. Elle est devenue l’amie inséparable d’Andrée. Un peu plus loin, le narrateur aperçoit la duchesse de Guermantes en conversation avec une affreuse vieille dame qui n’est autre que Rachel devenue désormais célèbre et qui ne peut s’empêcher de lui faire de l’œil. Quand, au cours de la soirée, elle déclame des vers, sa prestation est si ridicule qu’elle laisse les auditeurs stupéfaits… en dépit des applaudissements.

La duchesse de Guermantes, qui était la reine incontestée des réceptions, a beaucoup perdu de son brillant et de son insolence. Charlus raconte au narrateur qu’elle a trompé abondamment son mari dans le passé, celui-ci n’ayant jamais cessé de tromper sa femme. Malgré son âge, le duc s’est soudainement épris d’Odette de Forcheville. ce qui la flatte et la gonfle de vanité, pas mécontente de jouer ainsi un mauvais tour à la duchesse de Guermantes. Fidèle à ses habitudes, elle trompe son vieil amant. La duchesse de Guermantes se montre méprisante avec Gilberte de Saint-Loup. « Pour moi, c’est exactement rien cette femme, ce n’est même pas une femme » dit-elle. A l’inverse, elle éprouve une admiration sans bornes pour Rachel. Le narrateur rencontre Morel qui, à sa grande surprise, jouit de la considération de son entourage, qualifié d’une haute moralité.

La mémoire du narrateur est parfois défaillante et il constate que les souvenirs des gens sont souvent approximatifs, ce qui le renforce dans son désir de commencer son œuvre. D’avoir pu observer les visages apparemment grimés, accentue pour lui la notion du temps perdu. Quel bonheur ce serait d’écrire un tel livre, même s’il est conscient de l’ampleur de la tâche. Il s’imagine travaillant avec Françoise à ses côtés, Françoise, vieille femme ignorante qui sait percevoir le bonheur du narrateur et respecte son travail, Françoise qui l’aidera à ranger et coller ses paperoles. Il n’est pas trop tard pour écrire, il doit commencer. Il décide que pour mener à bien son œuvre littéraire, il va cesser d’aller dans le monde. Mais malgré cela il craint de ne pas en avoir le temps. Ne va-t-il pas succomber le soir même dans un accident d’automobile ou à la suite d’une attaque cérébrale. Prémonition. Peu après, il est victime d’une attaque légère, mais qui le laisse quelque temps sans mémoire et sans force. Cependant son projet ne quitte plus ses pensées. Il se reproche d’avoir mené une vie de paresse, de plaisir et de maladie, et de ne commencer cette œuvre si importante pour lui qu’à la veille de mourir. Depuis son attaque, il a perdu le goût de vivre, la maladie l’a privé de ses forces et l’idée de la mort l’obsède, bien qu’il soit soutenu par la volonté de terminer son œuvre. Il vit de plus en plus dans le passé, persuadé que le déclin de sa volonté et de sa santé date de l’époque où, enfant à Combray, sa mère un soir a abdiqué son autorité en acceptant de passer la nuit dans sa chambre avec lui et du jour où sa grand-mère est morte après une lente agonie. Le tintement de la sonnette du jardin de Combray annonçant le départ de Swann et laissant espérer que sa mère va venir enfin l’embrasser, ce souvenir hante les derniers jours du narrateur.

Dernière page manuscrite du « Temps retrouvĂ© »

11 rĂ©flexions au sujet de « Le temps retrouvĂ© »

Permettez-moi de vous signaler une coquille dans cette page (rĂ©sumĂ© de « Le Temps retrouvĂ© ») Ă  la quatrième ligne avant la fin. « l’époque oĂą, enfant Ă  Combray, sa mère un soir a abdiquĂ© son autoritĂ© en acceptant de passer la nuit dans sa chambre, et oĂą sa grand-mère et morte lentement. » Sans doute avez-vous voulu dire « et oĂą sa grand-mère est morte lentement ».
Toutes mes félicitations pour ce travail admirable et considérable qui ne manquera pas de rendre service à de nombreux admirateurs de Proust.

Merci beaucoup pour votre travail minutieux, patient, prĂ©cieux autour de « La recherche… ».